Total Pageviews

Thursday 26 April 2007

Algérie: Campagne sur fond de crise de représentativité


Algérie: Campagne sur fond de crise de représentativité


Écrit par La Rédaction
26-04-2007
Ajouter à:








Par Kamel Amghar,

Partis politiques et candidats indépendants à l'élection législative ont, désormais, vingt jours pour convaincre un électorat plus que réticent. De l'avis général, la tâche est ardue. Effectivement, le fossé qui sépare les institutions élues des préoccupations réelles des populations ne peut pas être comblé dans un délai aussi court.
Les députés sortants, comme tous ceux qui les ont précédés aux travées de l'hémicycle du boulevard Zighout Youcef, portent une lourde responsabilité dans ce divorce. Le rejet «antisocial» du projet de loi portant l'impôt sur la fortune, l'évacuation d'un revers de la main de la déclaration du patrimoine des parlementaires, l'entretien onéreux des membres de l'«auguste» assemblée aux frais du contribuable sont, entre autres, autant de précédents qui ne plaident pas en faveur de ceux qui sont censés représenter l'ensemble des Algériens. La pagaille qui a caractérisé la confection des listes au niveau de toutes les formations politiques témoigne de cette véritable «ruée vers l'or» que représente le mandat de parlementaire. Un chambardement écoeurant qui conforte le simple citoyen dans son scepticisme, et justifie sa distance par rapport à ce genre de rendez-vous.Le «pullulement» des listes de candidature, loin de représenter une quelconque diversité d'opinions, traduit l'incapacité des appareils partisans à tempérer les appétits et les ambitions des «militants en exercice». A défaut de figurer en bonne place, ils sont aujourd'hui nombreux à faire cavalier seul pour disputer les mêmes voix à leur «écurie» d'origine. Appréhendant une autre scission dans ses rangs, le FFS a été amené à déclarer forfait pour surfer sur cette vague de l'indifférence populaire. Une carte qu'il pourrait exploiter pour reprendre pied dans son bastion, momentanément squatté par la nébuleuse des arouch. Au-delà des dysfonctionnements internes de l'APN, la mollesse de la pré-campagne et les controverses de chapelles motivent aussi cette froideur ambiante. Au lieu d'exposer leurs programmes respectifs et de confronter leur projet afin d'offrir le choix le plus large aux électeurs, les leaders des principales formations en lice se lancent des paris insensés, au risque de jeter le doute sur tout le processus.Si le FLN revendique, d'ores et déjà, la première place, ses frères ennemis du RND lui collent au train pour lorgner la seconde position. Troisième wagon de la «fameuse» Alliance présidentielle, le MSP ne déroge pas à la règle et s'adjuge 30% des sièges. De leur côté, le PT de Hanoune et El Islah de Boulahia se montrent certains d'améliorer leur score précédent. Mettant un bémol à ses discours tranchés de 2004, Saïd Sadi est allé solliciter en premier la «bénédiction» du FCE avant de s'adresser à la source de la souveraineté. Redha Malek, Amara Benyounes et Hocine Ali lui emboîtent le pas pour prospecter le même terrain. Mais les faveurs du patronat penchent ouvertement vers le programme ultra libéral du patron du RND. Ahmed Ouyahia a, en effet, promis la privatisation des banques, mais aussi et surtout celle de l'université. Les grands dossiers qui intéressent le commun des Algériens n'ont pas droit au chapitre, du moins, dans ce début de campagne. Le pouvoir d'achat et la lutte contre la pauvreté, l'amélioration du cadre de vie, la réhabilitation des services publics, la justice, l'école, l'emploi, l'environnement, la lutte contre la corruption, sont autant de questions qui taraudent les esprits «chagrinés» de la majorité silencieuse.L'évaluation des programmes d'appui à la relance économique, l'examen de l'impact des réformes engagées ces dernières années dans de nombreux secteurs d'activité, les espoirs suscités par l'ouverture de nombreuses affaires (Groupe Khalifa, BRC ) n'ont pas trouvé, pour le moment, de prolongement dans le discours électoral. Le sort de la campagne qui s'ouvre aujourd'hui reste, donc, intimement lié à l'instauration effective de ce débat.

http://www.rnd-fr.com


No comments: